Rome. 1924. Dans une Italie mise au pas par Mussolini ; Giulia, treize ans, se heurte à une adolescence fasciste. « pli » qu’elle refuse de prendre. Sensible à la peinture, à la littérature, rebelle à toute autorité, elle se met dans des situations impossibles que goûte peu son entourage.

Quelques années plus tard, évoluant dans le milieu de l’art dominé par la singulière Margherita Sarfatti, maîtresse du Duce, son impulsivité et son irrespect de la hiérarchie lui joueront des tours. Déchirée entre son amour pour un peintre antifasciste et son irrépressible attraction pour le puissant ministre Italo Balbo, dans un climat propice aux pires excès, la jeune femme sera confrontée aux plus terribles figures de ce temps.

Avec une liberté de ton qui n’ôte rien à la force des faits historiques, ce roman nous plonge dans les coulisses du pouvoir de la Rome des années 1930 : celle de la bohème artistique, mais aussi de la propagande et des chemises noires, des bains de foule et de la guerre d’Ethiopie, alors que se précise sur l’Europe la menace de l’Allemagne nazie…

Pourquoi l’Italie fasciste ?
Je me suis demandée comment ce peuple fait pour l’art et pas du tout doué pour la guerre, a pu suivre, un jour, un Mussolini . Comment, ces Italiens qui manifestent souvent une telle lucidité et un tel sens de l’auto dérision – il n’est qu’à voir leur cinéma -, ont-ils pu croire aux propos belliqueux et aux gesticulations d’un dictateur aux allures de matador ? Pourquoi l’Italie a t-elle accepté de porter pendant vingt ans la chemise noire ? Et pourquoi l’Europe l’a laissée, sans broncher ou presque, attaquer l’Ethiopie , en se doutant que Hitler prendrait l’inertie des grandes démocraties comme un encouragement pour abattre ses propres cartes , et qu’on s’acheminerait de la sorte vers un deuxième conflit mondial ? Pourquoi… ?
Il importe pour comprendre le présent de regarder en arrière . L’Histoire est faite par des hommes avec ce que cela sous-tend de passion et de haine mais aussi de logique dans l’enchaînement des faits . Aujourd’hui comme hier, les mêmes situations engendrent les mêmes comportements. Ainsi, la misère engendre le désespoir et une révolte génératrice du pire .

Giulia, mon héroïne qui tente d’étudier l’art, va devoir se débattre dans ce contexte de propagande et de violence . Elle sera confrontée aux plus terribles figures de ce temps. Sur son chemin, Margherita Sarfatti, maîtresse de Mussolini, le sensuel ministre et héros de l’aviation italienne, Italo Balbo, et le beau Silvio, peintre antifasciste de l’Ecole romaine. Malgré elle, Giulia sera témoin, parfois actrice des plus forts moments de cette période (1924-1935), lors de laquelle se mettent en place toutes les conditions propices à un second conflit mondial. 

Traduction Italienne "la notte italiana" aux éditions Gremese(Rome) le 31 octobre 2007